Transcription

Mon nom est Mark Yaffe. Je suis médecin de famille, professeur en médecine familiale à l’Université McGill, affiliée au Centre hospitalier de St. Mary à Montréal qui est le lieu de mon enseignement clinique et de ma recherche. Dans le domaine de la recherche, je me suis grandement consacré, au cours des 30 dernières années, aux questions relatives à la prestation de soins par la famille et aux relations entre les proches aidants, les bénéficiaires des soins et les médecins de famille.

Tout d’abord, lorsque nous réfléchissons à la prestation de soins, il est important de réaliser que celle-ci n’est pas un phénomène nouveau. Dans presque toutes les sociétés, elle a toujours existé. Ce que nous n’avons pas fait, c’est donner une identité et une reconnaissance aux personnes qui s’en occupent. Pourquoi encourageons-nous aujourd’hui le concept de prestation de soins? Parce que c’est devenu une responsabilité beaucoup plus importante. Nous vivons dans une génération où, pour la première fois, presque chaque famille est touchée par une personne qui a potentiellement besoin d’aide. C’est la seule fois dans l’histoire de l’humanité où autant d’individus de plusieurs générations différentes ont besoin d’aide d’une manière ou d’une autre – et on ne parle pas uniquement des personnes âgées.

Nous avons des nouveau-nés qui naissent à des stades jamais imaginés auparavant, qui survivent et survivent bien, mais avec des problèmes de développement qui doivent être suivis et soignés pendant de nombreuses années. Cela exige beaucoup d’implication supplémentaire de la part des familles, beaucoup d’attention supplémentaire.

À mesure que nous avançons dans la vie, nous avons des adolescents qui, autrefois, auraient pu être victimes de multiples traumatismes : accidents de voiture, etc. Aujourd’hui, nos équipes d’intervention d’urgence sont à un niveau inégalé. Ainsi, des personnes qui, auparavant, n’auraient peut-être pas survécu, survivent maintenant, mais sont dépendantes d’une manière ou d’une autre en raison des séquelles de leur traumatisme.

À l’âge mûr, nous avons vu des personnes développer des maladies chroniques auxquelles, encore une fois, dans les générations précédentes, on contractait celles-ci sans malheureusement y survivre. Aujourd’hui, grâce aux progrès de la médecine en matière de technologie, de pharmacothérapie, de prise en charge des personnes hospitalisées et non hospitalisées, les gens vivent beaucoup plus longtemps, mais avec leur maladie.

Ce serait également le cas pour les personnes atteintes d’un cancer. Historiquement, le cancer était considéré comme une maladie terminale ou mortelle. Ce n’est plus le cas aujourd’hui; c’est une maladie chronique et tout ce qui est chronique nécessitera de l’aide.

Enfin, nous arrivons à la population des adultes plus âgés ou des personnes âgées et nous avons des gens qui vivent plus longtemps, encore une fois grâce au succès dont j’ai parlé en matière de soins de santé, mais ils arrivent à un âge avancé avec un certain nombre de maladies qui peuvent durer de nombreuses années et qui nécessitent aide, soutien et attention.

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